Kyoto et Nara

Sans conteste, Kyoto est LA ville incontournable pour qui désire s'imprégner du Japon traditionnel, ses temples, ses jardins et l'ambiance qui régnait à l'époque des samouraïs.

Kyoto a été la première étape de notre premier séjour au Japon. Elle a donc été notre premier contact avec le pays et les Japonais.

Nous y sommes restés 5 jours, sans réussir à épuiser ses possibilités. La ville est très étendue, le meilleur moyen de la parcourir reste le bus ou la location d'un vélo.

J'ai effectué les premières visites toute seule.

1. Est-centre de Kyoto : de Kiyomizu-dera à Gion

Comme les guides de voyages présentent le Kiyomizu-dera comme un must de Kyoto, je commence ma première journée de visite par ce temple bouddhiste. C'est une grosse déception. Le bâtiment, sur pilotis, me semble quelconque. Conformément à l'art du dépouillement cher aux Japonais, l'intérieur ne présente rien à visiter. Il est en revanche envahi d'adolescents en voyage scolaire.

Kyoto Kyoto - Kiyomizu-dera Kyoto - Kiyomizu-dera

Je me rends donc assez rapidement à mon étape suivante, le temple de Kodai-ji, réputé pour ses pavillons de thé et ses jardins. Là encore, la visite ne me semble pas extraordinaire. Je croise mes premières femmes en kimonos qui viennent assister à une cérémonie du thé.

Kyoto - Kodai-ji Kyoto - Kodai-ji

Pas (encore) découragée, je me dirige vers les prochains temples. Je me trompe deux fois d'endroits (Kyoto fourmille véritablement de temples), ce qui me donne l'occasion de tester mes rudiments de japonais (pas toujours avec succès !). J'enchaîne donc avec les temples de Chion-in et Shoren-in. Rien à faire. Que ce soit l'architecture ou les jardins, je n'accroche pas. Je rencontre un autre Français, tout aussi dépité que moi de sa 1ère journée à Kyoto. Je finis la journée par le sanctuaire shinto Yasaka-jinja et le quartier de Gion, parmi les maisons de thé traditionnelles. Le quartier est propice à la flânerie et au shopping dans les magasins d’artisanat.

Kyoto - Yasaka-jinja Kyoto - Gion Kyoto - Gion

Au hasard d'une ruelle, j'entre-aperçois ma première geisha qui se presse sur ses getas (sandales traditionnelles en bois). Cela suffit à rattraper les déceptions de la journée.

J’en verrais d’autres au cours de mes pérégrinations dans les ruelles de Kyoto, mais elles se laissent peu photographier.

Geisha Geisha Geisha

2. Nord-ouest de Kyoto : de Kinkaku-ji à Ryoan-ji

La première visite de la journée est le Kinkaku-ji, le temple d'or. Bien qu'il soit de construction récente (il a été brûlé en 1955), le temple est splendide et se reflète magnifiquement dans les eaux du lac à ses pieds.

Kyoto - Kinkaku-ji

Je visite ensuite le temple de Ninna-ji, qui fait partie du patrimoine mondial de l'Unesco. C'était la résidence des anciens empereurs, composée de pavillons de bois avec un sol en tatamis. Les pavillons sont séparés par des cloisons ornées de très belles peintures. A chaque passage dans un nouveau pavillon, on découvre une vue sur un jardin différent : jardin zen avec ses arrangements de pierre et de graviers, jardin de verdure, jardin de mousse.

Ce temple est très calme car peu visité et l'on se promène dans le palais en chaussette. C'est un de ces moments où l'on commence à percevoir l'esprit japonais.

Kyoto - Ninna-ji Kyoto - Ninna-ji Kyoto - Ninna-ji

Kyoto - Ninna-ji Kyoto - Ninna-ji Kyoto - Ninna-ji

La fin de la matinée est consacrée au temple de Ryoan-ji. Il s’agit d’un temple bouddhiste de la secte zen Rinzai, très connu au Japon pour son jardin de pierre formé de 15 blocs de rocher au milieu d’une zone de gravier blanc ratissée. Selon le guide de voyages : ce jardin est l’essence d’ « un minimalisme raffiné. [Il] représente des îles sur un océan ; cette conception, qui contient en germe l’art conceptuel moderne favorise la contemplation ». Je ne suis sûrement pas au Japon depuis assez longtemps pour bien saisir l’ensemble du concept.

Quoiqu’il en soit, l’enceinte du temple renferme un délicieux restaurant de tofu avec vue sur un sympathique jardin de verdure. Idéal pour la pause de midi.

Kyoto - Ryoan-ji Kyoto - Repas de tofu au Ryoan-ji

3. Centre de Kyoto : Nijo-jo

Le Nijo-jo était le palais du célèbre shogun Togukawa Ieyasu (dont on peut voir la sépulture à Nikko).

Le palais est très bien décoré avec des paravents peints et des sculptures. Des petites mises en scène avec des mannequins permettent de s’imaginer la vie au temps des samouraïs. De plus, la visite ravira tous les amateurs de ninjas car le palais est construit comme une véritable forteresse. Par exemple, quand on marche sur les parquets, ils émettent un grincement aigu, ce qui permettait de repérer toute personne qui s’introduisait dans le palais.

La soirée se termine à Potoncho, l’un des centres de la vie nocturne de Kyoto.

Kyoto - Nijo-jo Kyoto - Nijo-jo Kyoto - Un isakaya (bar à la japonaise)

4. Villa impériale de Shugaku-in

Shugaku-in fut une villa de l’un des empereurs retirés lorsque le pouvoir était aux mains des shoguns Tokugawa.

Il est nécessaire de s’inscrire à l’agence de la maison impériale (centre de Kyoto) préalablement à la visiste. Le site se trouve à 1h en bus. La visite est guidée mais en japonais. Qu’importe, on passe un moment agréable à se promener sur les sentiers qui sillonnent les immenses jardins et à découvrir les pavillons de thé le long du parcours. La vue est splendide sur Kyoto et les monts aux alentours.

Kyoto - Shugaku-in Kyoto - Shugaku-in Kyoto - Shugaku-in

5. Tofuku-ji

Tofuku-ji fait partie des 5 grands temples de la secte zen Rinzai de Kyoto, au même titre que le Ryoan-ji. Du fait de son emplacement un peu excentré, il est peu visité. On parcourt donc avec plaisir ses jardins de « paysage sec » dans le calme et la quiétude propre à la méditation.

Kyoto - Tofuku-ji Kyoto - Tofuku-ji Kyoto - Tofuku-ji

6. Fushimi-Inari Taisha

Le sanctuaire shinto de Fushimi-Inari Taisha à Kyoto constitue sans conteste mon endroit préféré au Japon.
Il est dédié à Inari, “kami” (divinité) de l’agriculture et de la prospérité des affaires. Il comprend plusieurs temples disséminés sur le mont Inari. Les complexes shinto débutent tous par un "torii" (portique). Ce sanctuaire possède la particularité suivante : des milliers de torii rouge, serrés les uns contre les autres, se trouvent sur les sentiers qui relient les temples.

En fin d’après-midi, la montée dans ces tunnels rouges vif donne une impression incroyable. De nombreuses statues de renard sont visibles un peu partout : le renard est en effet le messager d’Inari dans notre monde.

Kyoto - Inari Taisha Kyoto - Inari Taisha Kyoto - Inari Taisha

Outre le torii, l’entrée des sanctuaires shintoïstes comporte souvent de grosses cordes de paille pour repousser les mauvais esprits. La prière se déroule de la manière suivante. On commence par se purifier la bouche et les mains aux citernes à l’entrée. Arrivé devant l’autel, on fait sonner la cloche suspendue à une grosse corde. Puis on jette une pièce dans l’autel, on frappe deux fois dans ses mains. Ce rituel permet d’annoncer sa présence au kami. La prière est effectuée les mains jointes. Elle ne dure généralement pas plus de 30 secondes. Ensuite, on salue l’autel en inclinant le buste plusieurs fois.

Les demandes à kami peuvent également être écrites sur des plaques de bois votives qui s'accrochent sur des supports dédiés.

Temple shinto Temple shinto Tablettes de prières d'un temple shinto

Il n’y a généralement aucune figurine ou représentation du kami, qui n’a pas vraiment de forme. Les parties sacrées (autels mais aussi arbres, rochers, etc) sont entourées d'une sorte de guirelande en papier.

Les fidèles offrent quelquefois des gâteaux ou du sake à kami. Des grosses barriques de sake sont entreposées aux abords du temple.

Les sanctuaires shintoïstes possèdent une attraction amusante : les horoscopes. Généralement, le tirage de l’horoscope se passe de la manière suivante : des baguettes de bois sont enfermées dans un bocal percé d’un trou. En secouant le bocal, une baguette sort, elle porte le numéro de l’horoscope à retirer dans les petites boites à proximité. Les papiers sont ensuite accrochés à des arbres ou des emplacements dédiés, pour attirer la bonne ou repousser la mauvaise fortune de l’horoscope. On peut aussi s’acheter une ribambelle de porte-bonheur.

Barriques de saké d'un temple shinto Temple shinto Horoscopes d'un temple shinto

7. Centre de Kyoto : Sanjusangen-do

Le temple bouddhiste Sanjusangen-do possède une salle comportant 1000 statues de la divinité bouddhique Kannon. L’ambiance est véritablement mystique, même si les nombreux groupes scolaires qui parcourent le temple font beaucoup de bruit. Contrairement à nous, les Japonais n'ont pas l’habitude d’observer un silence déférent dans les lieux religieux ou sacrés. Il ne leur semble pas irrespectueux de parler fort à côté de quelqu’un qui prie.

Il est malheureusement interdit de prendre des photos, comme dans la plupart des temples bouddhistes. En effet, les flashs réveillent Bouddha pour rien qui est alors moins bienveillant vis-à-vis des prières des croyants.

Je me rends ensuite aux temples bouddhistes de Nishi Hongan-ji et Higashi Hongan-ji. C’est l’heure de la pause déjeuner, des hommes d'affaire en costume-cravate arrivent au temple pour prier.

L’après-midi est consacrée au shopping, cette fois, dans les temples ... de la mode japonaise.

8. Villa impériale de Katsura

Le lendemain, je me rends à Katsura. Tout comme Shugaku-in, il s’agit d’une villa d’un empereur retiré. La visite doit se réserver auprès de l’agence impériale et elle est guidée en japonais. Les jardins se développent autour de pavillons d’architecture japonaise classique.

Kyoto - Katsura-in Kyoto - Katsura-in Kyoto - Katsura-in
Kyoto - Katsura-in Kyoto - Katsura-in Kyoto - Katsura-in

La dernière étape de la journée est la jolie pagode du temple de To-ji.

9. Nord-ouest de Tokyo : le Chemin de la Philosophie

Le jour suivant, nous continuons les visites à deux. Nous louons un vélo à la journée. Il n’existe pas de pistes cyclables, on roule sur les trottoirs piétons. Les Japonais sont peu disciplinés en vélo, la vie de piéton peut donc être risquée !

Première étape au nord de Tokyo : le temple de Daitoku-ji et ses temples zen.

Nous rejoignons ensuite l’ouest de Kyoto en passant le long de la rivière Takase et parcourons les temples du Chemin de la Philosophie.

Le Pavillon d’Argent Ginkaku-ji ne possède malheureusement pas son revêtement de feuilles d’argent. Il est donc un peu moins attrayant que son homologue le Pavillon d’Or. Les jardins qui le bordent sont très jolis et parcourus par un monde fou.

Kyoto - Ginkaku-ji Kyoto - Ginkaku-ji Kyoto

Par le Chemin de la Philosophie, bordé de cerisiers, nous atteignons le temple de Nanzen-ji . Il est possible de monter au 1er étage de la porte d’entrée qui procure une jolie vue sur Kyoto et environs.

A Kyoto, nous testons pour la première fois l'hébergement traditionnel japonais : les futons sur des tatamis (qui sont des nattes tressées recouvrant le sol). Dormir par terre fait peur a-priori, mais en fait c'est extrêmement confortable. Pour finir notre transformation en parfaits Japonais, nous enfilons les yukata (kimono léger en coton) fournis par le ryokan pour déguster le thé.

Ryokan

10. Nara

Nous effectuons la visite de Nara à la journée depuis Kyoto.

Tout d’abord, le temple bouddhiste Kofuku-ji qui abrite des galeries avec de belles statues de bouddha et quelques bodhisattva.

La promenade continue par l’immense jardin de Nara où des daims se promènent en toute liberté. Ils savent y faire pour obtenir des friandises de la part des écoliers en voyage scolaire : si l’on amène un gâteau au-dessus de leur tête, il font une courbette pour l’obtenir. Les daims ne sont pas les seuls attractions des écoliers : les touristes aussi ! Ils doivent en effet aborder des occidentaux et leur poser des questions en anglais (What’s your name? Where are you from?). En revanche, la conversation est limitée à ces phrases car ils ne comprennent rien d’autre. Au début, c’est sympathique, mais les groupes se succédant, on apprend vite à éviter les adolescents avec des cahiers à la main!

Nous empruntons un sentier en forêt bordé de lanternes couvertes de mousses jusqu’au temple shintoïste de Kasuga.

Nara Nara

Notre étape suivante est le Todai-ji, que tout touriste à Nara se doit de visiter. Tout dans ce temple bouddhiste est démesuré : le bâtiment, les gardiens célestes qui gardent l’entrée et surtout le grand Bouddha de bronze : 16 m de haut, 2.5 m pour une seule oreille…

Nara - Todai-ji Nara - Todai-ji Un pélerin à Nara

La journée se termine par le quartier traditionnel de Naramachi. Les boutiques d’artisanat font notre bonheur, notamment pour l’achat d’un yukata (kimono léger d’été) très peu cher. Les vendeuses sont très sympathiques ; çà les amuse beaucoup de devoir nous expliquer comment nous habiller.



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