Le 24 juin 2006 au matin, nous atterissons à Kahului sur l'île de Maui. Cette île est réputée pour posséder les plus belles plages d'Hawaii. De ce fait, les hôtels de luxe ont envahi les côtes et de nombreux jeunes mariés viennent y passer leur lune de miel. Quant à nous, nous avons été attirés par les randonnées possibles sur le plus grand volcan endormi au monde, le Haleakala, qui occupe le centre de l'île.
Ce soir, nous souhaitons dormir au camping Hosmer Grove juste après l'entrée du Parc National d'Haleakala, à environ 2000 m d'altitude (le sommet du volcan culminant à 3055 m).
Pour l'atteindre, nous prenons la route la plus longue, qui parcourt toute la côte est de l'île. L'itinéraire procure de jolies vues sur des criques à l'eau cristalline ou des vallées à la végétation luxuriante. Le paysage est beaucoup plus vert que sur l'aride Big Island, façonnée par les coulées de lave. De temps à autre, nous faisons des pauses pour profiter du paysage : plage de Hoopika, vallée de Ke'anae, plage de Wai'anapanapa, Hana et la plage de Kaihalulu au sable rouge (issu de l'érosion d'une formation de lave de cette couleur).
Des oiseaux splendides et de magnifiques fleurs agrémentent nos petites pauses.
Hana constitue l'extrême bout est de l'île. Nous commençons notre retour vers le centre de l'île par la côte sud-est. On croirait entrer dans un autre monde : la forêt fait place à une plaine aux hautes herbes battue par les vents. Du bétail divague jusque sur la route, qui est à peine goudronnée. Les villages se font rares, puis absents.
La montée jusqu'à l'entrée du Parc National d'Haleakala emprunte une large et bonne route de lacets. Nous arrivons au camping en toute fin d'après-midi.
Une route goudronnée permet de monter sur les bords du cratère jusqu'au point le plus élevé. Le fond du cratère, lui, est situé 900 m plus bas et s'étend sur 12 km. Des sentiers de randonnée permettent de le parcourir entièrement en deux jours.
L'option la plus pratique consiste à descendre dans le cratère depuis le Haleakala visitor center (900 m de descente) et d'en ressortir par le park headquarters visitor center (400 m de montée "seulement"). La question est : où laisser sa voiture et comment la récupérer.
Le lendemain, nous nous enregistrons au park headquarters visitor center pour notre trek de 2 jours. En contrepartie d'un film de très mauvaise qualité sur les précautions à respecter pour ne pas dégrader le site, nous obtenons notre permis de randonnée. Nous demandons aux rangers s'il y a un bus public pour monter au sommet. Ils nous expliquent qu'il existe une aire spéciale pour les randonneurs qui cherchent à se faire monter au sommet par un touriste motorisé (du stop, quoi). Effectivement, un peu après le visitor center, nous trouvons une aire de dégagement en bordure de route avec un gros panneau "aire de stop pour randonneurs". Et nous attendons.
30 minutes après, nous commençons à nous demander si nous n'aurions pas mieux fait d'inverser le sens de la ballade et demain, de descendre la route à pied. Les voitures qui passent sont soit pleines, soit ne s'arrêtent pas. Il est vrai que nos sacs à dos, rendus énormes par la tente, les sacs de couchage, la nourriture et l'eau, doivent en effrayer quelques uns.
Surgit alors une décapotable rouge vif occupée par un couple âgé coiffé de chapeaux de cow-boy. Pas un client pour nous, pensons-nous. Et bien, si ! La voiture s'arrête, le couple fait de la place dans leur petit coffre pour nos sacs, et nous voilà partis, cheveux aux vents, vers le sommet du cratère. Un grand remerciement à ce couple très sympathique.
Le sommet est pris dans les nuages, ce qui masque la vue sur l'intérieur du cratère. Nous attaquons bravement les 900 m de descente jusqu'au fond du cratère. Au hasard du vent, les nuages se déchirent, révélant les nombreux cônes de cendre qui parsèment le fond. Des rayons de soleil viennent sublimer le spectacle : les cendres de lave de couleur rouge, noire et jaune s'embrasent. C'est magnifique.
Nous traversons tout le fond de la caldeira par le Sliding Sands Trail qui serpente entre les cônes de cendre. Le sentier porte bien son nom : la cendre est tellement fine qu'elle ressemble à du sable et nous avons parfois plus l'impression de piétiner que d'avancer. En fin d'après-midi, nous atteignons le bord est de la caldeira. La végétation reprend peu à peu ses droits car il pleut plus souvent de ce côté-ci.
Le sentier descend doucement vers le camping de Paliku que nous atteignons en fin d'après-midi après plus de 7 km de parcours en dent de scie (montée - descente). Le site est agréable, au milieu des hautes herbes, mais très sommaire : un toilette et un point d'eau que nous disputons à des nénés. L'eau n'est pas potable et nous devons la traiter chimiquement. Nous ne croisons pas d'autres touristes.
Le lendemain, nous nous réveillons à l'aube : le soleil est de retour ! Nous repartons en sens inverse, mais sur un sentier différent : le Halemau'u Trail. Le soleil révèle pleinement les couleurs fantastiques de ce cratère. Nous en prenons plein les yeux durant toute la journée.
Dans la partie ouest du cratère, la seule végétation est une fleur d'une espèce rare, appelée "Silversword".
La remontée sur le bord du cratère se fait par un chemin "droit dans la falaise". Avec la chaleur et les gros sacs, les 400 m de montée ne sont pas une partie de plaisir. Nous retrouvons notre voiture et montons jusqu'au sommet du volcan pour admirer encore une fois le fond de la caldeira que nous avons parcouru.
Nous plantons à nouveau notre tente au camping de Hosmer Grove. Des emplacements de barbecue sont prévus et sont même équipés de grilles ! Nous descendons faire une petite incursion au premier village en dehors du parc pour nous acheter de gros steacks, des bières et de la glace. C'est festin ce soir ! Nous préparons les cendres de notre barbecue, ce qui nous conduit, une fois n'est pas coutume, à enfumer copieusement nos voisins de tente.
Comme le crépuscule s'annonce, nous interrompons notre repas et reprenons la voiture pour assister au coucher du soleil au sommet du cratère.
C'est le lever du soleil sur le volcan que les guides de voyage donnent comme le plus beau spectacle. Des tours opérateurs proposent même de monter les touristes au sommet pour le lever puis de dévaler en vélo toute la route depuis le sommet jusqu'à la mer.
Nous nous levons en fin de nuit pour remonter au sommet. Mais là, problème : le parking du sommet est déjà plein de monde et les rangers nous font faire demi-tour. Nous nous garons donc à l'un des points de vue sur la caldeira un peu en contre-bas du sommet. Le lever du soleil sur le cratère est sympathique, mais finalement pas mieux que le coucher.
Nous quittons le Parc National de Haleakala pour rejoindre Lahaina, qui constituera notre camp de base pour visiter la côte ouest de l'île. Malheureusement, le seul hôtel bon marché conseillé par notre guide de voyages est complet. L'office du tourisme ne peut nous proposer que des chambres à partir de 200 dollars la nuit ! Il est vrai que la côte ouest de l'île a attiré les hôtels de luxe. Nous nous installons finalement dans un camping privé nommé Camp Pecusa à plusieurs kilomètres au nord de Lahaina. Il est sommaire mais propre et bien ombragé, juste en bordure de mer. Les douches sont en plein air, chauffées à l'énergie solaire : il ne vaut mieux pas passer le dernier si l'on veut avoir de l'eau chaude !
Nous effectuons une petite visite de Lahaina. Le guide de voyages indique que Lahaina possède un bon spot pour surfeurs débutants sur la plage proche du 505 Front Street. De ce fait, un certain nombre d'écoles de surf se sont installées là et proposent des cours débutants. Nous ne pouvons pas partir d'Hawaii sans avoir testé au moins une fois le surf ! Nous nous renseignons auprès de plusieurs écoles. La plupart propose les mêmes conditions : la leçon dure 2 heures. L'école garantit qu'au bout de ce temps, nous serons capables de nous tenir debout et surfer la vague au moins une fois, sinon c'est gratuit. Nous nous inscrivons finalement pour le lendemain auprès de Goofy Foot Surf School, qui propose un créneau horaire qui nous convient et un des prix les moins chers. Il nous en coûte 55 dollars par personne pour un cours collectif avec un petit groupe (pas plus de 6 personnes).
Après avoir mangé un petit bout, nous partons à la découverte de la côte nord-ouest. Effectivement, l'ambiance est plutôt chic et chère : complexes Hilton, Sheraton, Hyatt et consorts, bungalows, piscines dans des formations de roche naturelles, cascades, golfs internationaux... Nous posons notre serviette de bain à l'ombre des palmiers de la plage de Kahekili. C'est l'occasion d'étrenner nos masques et tubas tout neufs ! Depuis notre enfance, la technologie du tuba a elle aussi évoluée (et oui) : le tuba est maintenant équipé d'une sorte de clapet anti-retour qui permet de ne pas avaler de l'eau si l'on se fait submerger par une vague. Comme la mer est toujours agitée à Hawaii, ce n'est pas du luxe.
Les conditions de snorkeling (le mot à la mode pour dire "faire du masque et du tuba") sont excellentes à cet endroit. A peine quelques mètres après le bord, la diversité des poissons multicolores est incroyable. Un courant marin nous entraîne, heureusement perpendiculairement à la plage. Pour ne pas nous perdre, nous nageons en nous tenant la main. Tout à coup, nous apercevons une ombre massive qui se déplace non loin de nous. Un court instant, le souvenir d'une petite musique de film remonte désagréablement à ma mémoire : mais point de requin, il s'agit d'une tortue de mer !! Elle fait bien notre taille et est occupée à arracher des bouts d'algues des rochers. Nous sommes tout excités et nous nous rapprochons un peu, tout en prenant garde à ne pas la déranger dans son repas. Nous restons là un bon moment, à l'admirer et à nager dans son sillage quand elle se déplace. Le moment est incroyable. Nous la quittons lorsque d'autres nageurs la découvrent.
Le lendemain à 7h30 du matin pile, nous sommes prêts pour notre leçon de surf : combinaison, chaussures anti-dérappantes et surf à la main ! Les planches sont des longboards qui sont plus stables que des surfs. John, notre sympathique prof, a tout du parfait surfeur californien (d'où il vient d'ailleurs) : cheveux blonds décolorés par le sel (ou le coiffeur), sourire aux dents blanches, pectoraux et bronzage parfait. 3 autres personnes complètent le groupe. La séance commence par un peu de théorie sur la plage : comment se redresser sur la planche. Puis c'est le grand moment : le contact avec la vague ! Les vagues sont toutes petites mais çà nous suffit pour nous procurer de grandes sensations. Au début, pour nous faciliter la tâche, John suit avec sa propre planche tout en stabilisant la nôtre d'une main, afin que nous puissions nous redresser dessus plus facilement (ce qui prouve le niveau de John). Mais bientôt, nous arrivons tous à surfer une vague tout seul. La sensation est plutôt sympa. Les deux heures passent trop vite. A la fin, nous voilà tous munis de notre diplôme de surfeur débutant.
Après une pause casse-croute dans un fast-food de Lahaina, nous partons explorer la côte sud-ouest. Les hôtels de luxe laissent la place à un environnement plus sauvage et plus aride au fur et à mesure que nous gagnons la pointe sud de la Perouse. La plage de Big Beach est l'occasion d'une bonne sieste et de baignades rafraîchissantes. Sur cette plage, les rouleaux en bordure sont très puissants et font le bonheur de body-borders accrobatiques.
Le soir, nous mangeons au restaurant Pacific'o sur 505 Front Street. Les places en terrasse sont malheureusement toutes réservées mais la salle est largement ouverte sur l'extérieur et nous disposons d'une jolie vue sur la mer, qui nous permet de profiter du coucher du soleil. Ce restaurant est connu pour sa cuisine raffinée de poissons et effectivement nous passons un bon moment. Le service est en revanche un peu froid.
Le lendemain, nous quittons Maui pour l’île de Kaua'i.
Pour les détails pratiques de notre séjour, visitez l'onglet Carnet pratique.
Copyright "FAL38" 2007, tous droits réservés. Ecrivez-nous à dydmlr@yahoo.fr.