Le San’in est la région comprise entre Shimonoseki et Amanohashidate sur la côte nord de l’île de Honshu.
La région nous a attirés pour sa réputation de zone rurale tranquille et pour ses paysages côtiers. La tranquillité et la ruralité, ça se paie : le train est un tchou-tchou qui s’arrête à toutes les gares et qui ne passe au mieux qu’une fois toutes les deux heures ! Pourtant, rapidement, on se laisse prendre à ce rythme lent qui nous permet de contempler le paysage (la ligne de train a le bon goût de longer la côte) et de côtoyer les Japonais dans leur vie quotidienne.
Cinq changements et pas moins de 5 heures de trajet nous sont nécessaires pour relier Beppu (dans le Kyushu) à Hagi via Shimonoseki. Il est également possible de prendre le shinkansen sur la côte sud (ligne de Tokyo) puis de couper en perpendiculaire par les terres. Nous choisissons cet itinéraire car le guide de voyages nous promet "de superbes panoramas côtiers, des petits villages de pêcheurs et des paysages surprenants". Même si le guide pèche un peu par excès, les falaises déchiquettées qui plongent dans la mer d’un bleu profond offrent une très belle vue.
Nous atteignons Hagi en fin de journée. La ville constitue notre camp de base pour deux jours.
Dès le lendemain, nous reprenons la ligne JR San’in pour Tsuwano, une jolie petite ville de montagne. La promenade nous conduit d’abord sur les contreforts d’une colline à la découverte d’une chapelle catholique, d’un temple bouddhiste possédant un magnifique jardin puis d'un sanctuaire shinto dédié à Inari.
Nous rejoignons ensuite la ville où nous visitons le musée Morijuku, finalement plus intéressant pour le bâtiment qui l’abrite (une ancienne ferme traditionnelle japonaise rénovée) que pour les peintures d’artistes japonais contemporains.
Nous flânons enfin dans l’ancien quartier samouraï de Tonomachi. Les rues sont bordées de canaux dans lesquelles nagent une multitude de carpes multicolores et véritablement énormes.
A 14 h, nous avons déjà fini notre visite de Tsuwano, nous reprenons donc le train. Malheureusement, à Masuda, la correspondance pour Hagi s’effectue deux heures après ! Nous nous retrouvons donc plutôt désoeuvrés à Masuda, une grosse ville sans grand intérêt. Nous louons des bicyclettes à l’office du tourisme et rejoignons la côte pour une petite ballade en bord de mer. Ce n’est pas le plus beau littoral de la région mais çà nous fait passer le temps.
En fin d’après-midi, le train nous permet enfin de regagner Hagi.
Le lendemain, nous consacrons la matinée à parcourir le vieux quartier samouraï de Hagi, Jokamachi. Remarquablement bien préservé, on s’imagine tout à fait rencontrer un samouraï en armure au détour de ses ruelles tranquilles.
L’après-midi, nous hésitons à rester pour explorer les beaux sentiers côtiers d’un des villages sur la ligne ferroviaire entre Hagi et Masuda (tels que Nago-Kiyo ou Utago). Comme le temps risque de nous manquer pour rejoindre Amanohashidate, nous décidons finalement de prendre le train pour notre prochaine étape, Matsue. Il nous faut à nouveau 4 heures pour y arriver. Le littoral se fait moins sauvage sur cette partie.
Matsue constitue notre camp de base pour deux jours. Le soir, nous tentons de trouver un restaurant à Matsue pour déguster les 7 plats typiques de la ville. Malheureusement, les adresses de notre guide de voyages sont obsolètes et beaucoup de restaurants sont fermés le soir. Les quelques uns ouverts ne possèdent pas de carte traduite en anglais ou avec des photos. Nous finissons par rentrer dans un établissement, au hasard : aucun serveur ne parle anglais et nos rudiments de japonais ne nous sortent pas d’affaire. Grâce aux efforts du serveur et du patron, nous mangeons plutôt bien, mais nous ne saurons finalement pas si nous avons eu droit à l’un de ces plats régionaux !
Matsue constitue notre camp de base pour deux jours. Le lendemain, nous commençons par prendre le train puis le bus pour visiter le sanctuaire shintoïste d’Izumo-Taisha. Il s’agit d’un des plus anciens sanctuaires du Japon : il possède notamment à son entrée une corde de paille énorme, signe de son importance.
Ce sanctuaire est dédié à Okuninushi, qui est le kami du mariage (mais aussi de la médecine, la pêche et la culture du ver à soie… Rien à voir !). Pour cette raison, en début de prière, les fidèles l’invoquent en frappant 4 fois dans leurs mains : deux fois pour eux et deux fois pour leur partenaire.
L’après-midi, nous nous rendons en bus au cap Hinomisaki, à 10 km d’Izumo. La montée au phare nous permet d’admirer le littoral aux alentours. Nous empruntons ensuite les sentiers côtiers pour profiter des vues sur la mer du Japon.
Nous croisons de nombreux Japonais venus ici pour s’adonner aux joies de la pêche. La spécialité des commerçants du coin est d’ailleurs la vente de produits de la mer : coquillages mais aussi une sorte de poulpe séché grillé à manger.
Nous retournons à Matsue aux alentours de 16h. Nous allons admirer le château féodal de Matsue (1611). Contrairement à celui d’Himeji, il est construit en bois noir, ce qui lui donne un air altier et sombre, de toute beauté.
Nous allons enfin admirer le superbe coucher de soleil sur le lac de Shinji-ko qui borde le centre ville. Nous découvrons le repère des photographes : à proximité du musée d’art de la préfecture de Shimane, pour avoir l’îlot Yomega-shima en enfilade avec le soleil couchant.
Le lendemain, une grosse journée de train nous attend pour rejoindre Amanohashidate. Pour la couper, nous décidons de faire une halte sur la ligne de train, au village de Moroyose, que le guide de voyages décrit comme "l’endroit idéal pour découvrir la vie d’un petit village de pêcheurs au bord de la mer du Japon".
Les gens du train semblent se demander pourquoi nous nous arrêtons ici, et après quelques dizaines de minutes dans ledit village, nous nous posons la même question !!
Le village est tout petit, quasi-désert, le port est au milieu d’une baie sans grand intérêt. Après un petit tour, nous attendons donc impatiemment le train
suivant (qui arrive quand même 1 heure après celui dont nous sommes descendus). Sans plus nous arrêter, nous rejoignons donc Amanohashidate que nous
atteignons enfin à 15 h après 7 heures de train (dont un passage sur une ligne privée où notre JR Pass ne fonctionne pas et qui nous coûte pas moins de 2000 yens
chacun).
Au même titre que Miyajima, Amanohashidate est connu comme l’un des trois plus beaux paysages du Japon. Nous montons à pied au parc de Kasamatsu pour admirer cette fameuse vue. Amanohashidate est en fait une grande langue de sable couverte de pins qui relie quasiment deux rives de la baie. La coutume veut que quand on observe la vue entre ses jambes, la langue semble flotter sur la mer.
Même en regardant entre nos jambes, nous trouvons que le spectacle n’a vraiment rien d’exceptionnel. En plus, étant hors saison, la ville est totalement morte, tout est fermé. Pour manger, nous tournons un certain temps avant de tomber sur un vendeur de boulettes de poulpe au bord d’une route.
Nous regrettons vraiment d’avoir perdu notre temps à venir jusque là plutôt que de rester plus longtemps dans les environs de Hagi et de Matsue.
En plus, le lendemain, le mauvais temps nous a rattrapé. Nous renonçons donc à aller explorer en bus la péninsule de Tongo-Honto et nous retournons directement à Osaka où nous prendrons l'avion.
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