Sprengisandur
Le Sprengisandur est un désert de cendres basaltiques qui s'étend entre deux glaciers, le Vatnajökull (8400 km², 2119 m, le plus grand glacier d'Europe) et le Hofsjökull (950 km², 1763 m). Quand on dit désert, c'est désert : pas un oiseau ni la moindre petite herbe pendant des kilomètres ! Le monde se résume à de la pierre et de la glace.
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Mais dès que l'eau survient, c'est l'exubérance : les fleurs arctiques forment des parterres multicolores qui nous réchauffent l'âme. Telle est par exemple l'oasis de Nyjidalur, où se trouve un petit refuge habité. L'eau peut pourtant s'avérer un piège mortel pour nous, lors de la traversée des gués. C'est toute une science : il faut juger de la profondeur de l'eau glaciale et de la force du courant pour choisir le meilleur endroit où passer. Nous croisons quelques touristes en 4X4 visiblement perplexes devant les véritables torrents, sans pont, qui leur barrent la route. Ils sont soulagés que Svennli s'engage le premier !
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Au bout d'une journée de route non goudronnée, secoués comme des pruniers malgré les amortisseurs du bus 4X4, nous arrivons tout courbaturés au campement de Gaesavötn. Nous partons nous dégourdir les jambes dans les environs. Nous sommes seuls. Un cours d'eau serpente ici, une mousse verte fluorescente s'est développée sur les rives. Quelques rayons de soleil percent l'écrasant plafond nuageux. La lumière d'après-midi est splendide.
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Tous les soirs, Una nous mitonne de délicieux plats. Pour ce dîner, elle s'est surpassée : saumon au barbecue et skyr (dessert traditionnel à base de fromage frais) arrosé de miel. Un délice ! Nous avons monté nos tentes sur le doux matelas de la mousse. Que demander de plus ?
Le lendemain, la piste se poursuit dans le désert d'Odadahraun. Elle devient extrêmement technique pour le 4X4. Nous en profitons pour avancer à pied car nous allons aussi vite que le bus ! Le paysage et l'ambiance sont d'une extraordinaire sauvagerie : les énormes blocs de lave tourmentés se dressent dans un vent violent.
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Nous approchons le glacier Vatnajökull jusqu'à toucher ses contreforts de glace. Au cours de la journée, nous ne croisons absolument rien ni personne, à part un unique randonneur perdu dans cette immensité sauvage. Quand on sait le chemin parcouru en bus depuis la zone habitée la plus proche, c'est-à-dire le refuge de Nyjidalur, on en a mal pour lui.
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Après cette journée dantesque, nous arrivons en fin d'après-midi à un campement au pied du volcan Askja.
Photos de Daniel Bourgeois. Tous droits réservés.
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