La Sicile

Mai 2008 : nous voici en Sicile et plus exactement à l'aéroport de Catane. Après avoir récupéré notre petite Punto bleue de location et trouvé difficilement notre direction (panneaux inexistants), nous plantons notre tente au camping de Nicolesi, un village accroché sur le flanc Sud de l'Etna. Le camping est propre et (car ?) désert.

1. L'Etna

Le lendemain matin, le soleil est présent mais voilé. Nous décidons donc de ne pas tenter aujourd'hui l'ascension de l'Etna. Pour cette journée, nous empruntons la route circulaire qui fait le tour du volcan. Nous partons d'abord vers l'Ouest. En chemin, nous visitons un chateau ayant appartenu à Nelson (mais nous découvrons durant la visite, de peu d'intérêt, que l'amiral anglais n'y a jamais habité...). Un peu plus loin, le village de Cesaro , perché au sommet d'un promontoire, fournit une belle vue sur l'Etna. Les pentes nords du volcan sont encore couvertes de neige en cette saison. La lave étant très fertile, le bas de l'Etna est recouvert d'une végétation verte et luxuriante au milieu de laquelle de nombreux villages se sont développés. On en vient à oublier la menace du volcan. Mais quand on lève la tête, la bouche fumante, noire et aride du volcan nous surplombe de toute sa masse menaçante. Pour le moment, le volcan est assoupi et se contente de fumer. Une semaine après notre passage, il déversera une longue coulée de lave qui menacera les villages les plus élevés de son flanc nord.

Château de Nelson L'Etna

Pour déjeuner, nous nous enfonçons dans le massif des Nebrodi jusqu'au lac de Malauzzo. L'état de la route se dégrade au fur et à mesure de notre avancée et nous finissons par garer la Punto et y aller à pied. La randonnée n'est pas très agréable : tous les chemins sont parcourus par des 4x4. Les abords du lac sont littéralement jonchés de détritus. La saleté ne semble pas déranger les nombreux Italiens qui se sont installés pour un barbecue et ils contribuent d'ailleurs à augmenter le tas d'immondices. Nous retrouvons ensuite la route circulaire de l'Etna et finissons le tour. Cela nous prend bien plus de temps que prévu car la route, pourtant une nationale, est de qualité très inégale.


Le lendemain, nous montons en voiture au refuge de Sapienza pour l'ascension de l'Etna par le côté Sud. Les pentes du volcan sont là encore jonchées de détritus de toutes sortes, c'est une véritable honte.
Le refuge est déjà entouré de cratères secondaires qui présentent une jolie teinte rouge. Pour 25 euros par personne et 40 min d'attente (!), un téléphérique nous emmène 600 m plus haut. De là, on ne voit... strictement rien ! Il faut encore monter 400 m jusqu'à la Torre del Filosofo, au pied des cratères sommitaux. Nous le faisons à pied, sinon un service de bus 4x4 est proposé pour encore 15 euros. Le vent souffle et rend l'atmosphère glaciale, le paysage de lave noir est désolé. Au fur et à mesure de la montée, les cratères sommitaux fumants se dévoilent.

L'Etna L'Etna L'Etna

Nous repérons des groupes de touristes sur la crête d'un des cratères principaux et partons faire nous aussi son ascension. Le chemin est difficilement repérable et nous finissons par monter droit dans la pente. Pas facile du tout avec le vent et la lave poussiéreuse. En fin de montée, la pente est si raide que pour un pas effectué, nous glissons de deux en arrière. En fait, ce chemin est généralement utilisé pour la descente. Au sommet, le paysage est dantesque. Le sol est par endroit couvert de soufre. La bouche crache constamment une vapeur laiteuse. Le vent est insoutenable.

L'Etna L'Etna L'Etna
L'Etna L'Etna L'Etna

En redescendant, nous parcourons rapidement un des petits cratères de lave rouge, apparus en 2002, situés à côté de la Torre del Filosofo. Le chemin est bien tracé, sans aucun danger ni difficulté. Et pourtant, les caisses du téléphérique vendent cette excursion accompagnée d'un guide pour 7 euros. L'Etna est un véritable business.

L'Etna L'Etna L'Etna

Nous redescendons en fin d'après-midi et profitons des derniers rayons de soleil sur les flancs du volcan.

L'Etna L'Etna

2. Syracuse

Le lendemain, une bonne route nous conduit du côté de Syracuse. Nous plantons notre tente dans un camping près du village de Palazzolo Acreide, à l'intérieur des terres. Officiellement, le camping est fermé : il accueille en journée des enfants pour des animations "moyenâgeuses". Mais le "chatelain", très sympathique, nous laisse nous installer. Des tables et chaises de jardin sont à disposition : nous mangeons donc installés comme des rois non loin de chevaliers et de troubadours. C'est plutôt sympa.

Nous entamons la visite de Syracuse par le théâtre grec, qui est malheureusement recouvert de gradins en bois pour un ensemble de spectacles.

Théâtre grec de Syracuse

A côté, d'immenses grottes présentent des propriétés d'échos remarquables : le son d'un chuchotement s'entend très bien d'un bout à l'autre de la grotte. Mais ce n'est pas facile de tester ceci au milieu de la foule de touristes ! Nous passons ensuite quelques heures dans les rues de la vieille ville de Syracuse, ornées de bâtiments baroques.

Oreille de Denys Syracuse Syracuse
Syracuse Syracuse Syracuse

3. Noto

En fin d'après-midi, nous rejoignons la ville baroque de Noto. les rayons du soleil déclinant magnifient la couleur ocre des bâtiments.

Noto Noto Noto
Noto Noto Noto

Attablés devant un délicieux Moscato di Noto (vin blanc doux et liquoreux), nous assistons, médusés, à une coutume sicilienne ancestrale : la Passiagiata. Vers 17h, la rue principale jusque là silencieuse s'agite : un à un, les habitants viennent grossir la foule qui remonte la rue. Les vieilles personnes sont habillés sur leur 31 : costume-cravate noir pour les hommes, robes élégantes pour les femmes.

Noto Noto Noto

4. Villa romana del Casale

Le jour suivant, nous nous enfonçons dans l'île. En ce début de mois de mai, la terre sicilienne n'est pas encore brûlée par le soleil : les villages sont nichés dans un écrin de verdure et les champs de coquelicots s'étendent à perte de vue. Notre objectif est la Villa romana del Casale. Bien que la route soit censée être une nationale tout comme celle reliant Catane à Syracuse, elle ressemble plus à une petite départementale : virages sinueux, traversées de villages, et surtout, pas d'indications à tous les croisements ! Nous tournons plusieurs fois avant de trouver la bonne direction. Heureusement, notre petite Punto nous permet de passer même dans les ruelles les plus minuscules du dédale des villes siciliennes.

Sicile Sicile Sicile

Un peu avant midi, nous atteignons enfin notre destination. La villa date de l'époque romaine (environ IVè siècle après JC). Sa visite vaut vraiment nos efforts car elle possède un vaste sol couvert de mosaïques en très bon état de conservation. Nous sommes impressionnés par autant par la richesse des thèmes que la vivacité des couleurs. Le site n'est malheureusement pas bien mis en valeur : d'horribles bâches surplombent les mosaïques. Quand le soleil tape, l'atmosphère est vite irrespirable.

Villa imperiale Casale Villa imperiale Casale Villa imperiale Casale
Villa imperiale Casale Villa imperiale Casale Villa imperiale Casale

Après la visite, nous nous trouvons un petit coin de verdure pour déjeuner avant d'entamer le voyage retour. En chemin, nous faisons une pause dans la ville de Caltagirone, connue pour sa production de céramique qui se vend dans tous les magasins de la ville.

Caltagirone Caltagirone Caltagirone
Sicile Sicile

De retour à Palazzolo Acreide, nous flânons dans les ruelles de cette autre ville baroque.

5. Agrigente

Le lendemain, nous poursuivons notre route le long de la côte sud de la Sicile pour atteindre un peu avant midi un des campings de San Leone, en bord de mer. L'après-midi est consacrée à la visite du site d'Agrigente. L'état de conservation des temples grecs est inouï, bien meilleur que ceux que nous avons pu admirer en Grèce. C'est très impressionnant.

Agrigente Agrigente Agrigente
Agrigente Agrigente Agrigente
Agrigente Agrigente Agrigente

Vers 17h00, nous rejoingnons le bord de mer pour admirer cette fois-ci une merveille de la nature : les falaises de craie blanche de l'Echelle des Turcs. En soirée, nous nous régalons d'un repas de poissons dans un restaurant du bord de mer.

Echelle des Turcs Echelle des Turcs Echelle des Turcs

6. Taormine

Nous quittons déjà Agrigente pour rejoindre Taormine par le centre de l'île. La nationale est cette fois-ci semblable à une autoroute. Comme le temps est très couvert, nous ne nous arrêtons pas en route. Sur le coup de 12h, nous voilà au pied de la ville : nous nous arrêtons juste avant, sur la plage de Giardani Naxos. La vue sur les falaises de Taormine est sympa malgré les détritus qui jonchent la plage. Comme la saison touristique n'a pas débuté, nous réussissons à trouver un emplacement de parking non payant à 10 min à pied du centre ville de Taormine. Ce n'est pas du luxe dans cette ville, car les places payantes reviennent entre 2 à 5 euros l'heure ! Le ciel devient de plus en plus sombre, il pluvine. Nous visitons le théâtre grec, sans la vue sur l'Etna malheureusement. Après un petit tour dans les rues de la ville, nous ne nous attardons pas et repartons immédiatement pour le port de Milazzo, à l'extrême nord-est de l'île, non loin du détroit de Messine.

Taormine
Taormine Taormine

7. Les Iles Eoliennes : Vulcano

Comme nous atteignons Milazzo à 16h45 et qu'il reste des places de libre dans le ferry de 18h, nous décidons de rejoindre le jour même l'île de Vulcano. Pas de temps à perdre : nous rendons notre voiture de location au comptoir du loueur et nous laissons une partie de nos bagages (matériel de camping) à la consigne de l'hôtel Petit sur le bord de mer. Et c'est le départ. Sur le bateau, nous ne sommes pas arrivés à joindre par téléphone les hôtels indiqués dans notre guide de voyage. Nous débarquons à 19h à Vulcano. Les rues sont vides. Le temps est gris, il pluvine toujours. Une odeur nauséabonde d'oeufs pourris embaume l'atmosphère. Bon, bon, bon. Coup de chance, en parcourant la petite ville portuaire de Porto Levante, nous tombons rapidement sur un des hôtels bon marché recommandé par notre guide de voyage. La réception est vide mais un numéro de portable est affiché. Nous joignons la propriétaire qui nous enjoint de nous installer dans l'une des chambres. La chambre possède un grand balcon avec vue sur la mer, un frigo et des plaques chauffantes au gaz. Nous allons immédiatement faire le plein de provisions au supermarché juste en bas. Ce soir, c'est festin !


Le lendemain, soleil et ciel bleu sont de retour. De l'hôtel, nous rejoignons à pied le chemin qui monte sur l'imposant cratère qui occupant presque tout le centre de l'île. La vue sur les îles et la mer est superbe.

Vulcano

Tout comme l'Etna, l'activité du volcan se limite à des lâchers de vapeurs de soufre (la fameuse odeur d'oeuf pourri). Au sol, le soufre se dépose en de magnifiques cristaux.

Vulcano Vulcano Vulcano
Vulcano Vulcano Vulcano

Nous faisons le tour du cratère avant de retourner déjeuner sur notre super balcon.

Vulcano

Le reste de l'après-midi se passe tranquillement entre promenade et farniente sur la plage. Le coucher de soleil est sympathique mais les photos chèrement acquises : nous subissons une attaque en règle de moustiques voraces ! Le lendemain, c'est déjà le départ.

Vulcano Vulcano Vulcano

7. Les Iles Eoliennes : Stromboli

Comme il n'y a qu'un ferry par jour arrivant et quittant Stromboli, nous avions réservé d'avance ferrys, hôtel et excursion au volcan. C'était notre seul "plan organisé" du voyage ; mais une étape que nous n'aurions voulu manquer pour rien au monde !
Nous atteignons (en retard bien sûr) l'île de Stromboli vers 11h. Notre hôtelier nous attend au débarcadère.
Ici encore, le volcan occupe quasi toute l'île. Hommes et maisons sont relégués sur une mince bande cotière : les ruelles sont si étroites que les voitures sont interdites sur l'île. On chemine à pied, en scooter ou en voiturette à 3 roues.

Stromboli Stromboli Stromboli

Le Stromboli est un volcan d'activité éruptive permanente (même s'il connaît des périodes plus ou moins intenses). Au sommet, nous devrions donc assister à des explosions de lave incandescente. L'accès au volcan est très réglementé. La montée s'effectue uniquement accompagné d'un guide. Il n'est pas autorisé de rester plus de 2h au sommet. Nous avons choisi l'agence Magma Trek pour un départ à 16h30, ce qui nous permettra d'être au sommet de nuit. L'organisation est bien rodée. 3 groupes d'une trentaine de personnes (majoritairement des Français) partent en décalé, ce qui permet de ne pas se marcher dessus à la montée. Les 900 m de dénivellée positive s'avalent sans souffrir. Le guide impose un rythme lent, le chemin est bien tracé et monte en lacets bien réguliers. Aux différentes pauses, le guide Andrea donne (en français !) d'intéressantes explications de vulcanologie.


Le soleil décline, nous arrivons en vue du sommet. Juste avant, une pause nous permet de mettre le casque prêté par l'agence et de nous couvrir (veste, gants, bonnet, écharpe : il fait très froid au sommet). Une explosion retentit soudain, nous apercevons sur un flanc des blocs de pierre projetés en l'air. Le Stromboli nous souhaite bienvenue, l'excitation grandit.


Nous voilà au sommet, bien en vue de la bouche éruptive. L'attente commence. Un grondement sourd qui prend aux tripes retentit soudain : c'est l'explosion. La lave incandescente, projetée à plusieurs mètres de haut, jaillit. Sa couleur rouge s'imprime sur nos rétines. C'est réellement extraordinaire. Nous avions bien sûr vu des photos mais rien ne prépare à ce spectacle grandiose, à la fois fascinant et effrayant. A intervalles réguliers (une 15aine de minutes environ), le volcan nous gratifie de telles explosions.

Stromboli Stromboli Stromboli
Stromboli Stromboli Stromboli

Le guide sonne déjà l'heure du départ. Nous quittons le spectacle avec regrets. La descente s'effectue à la frontale sur une autre face du volcan, droit dans la pente sablonneuse. Elle semble interminable. Nous rejoignons notre hôtel à 22h30 et profitons d'une pizza à la pizzeria juste à côté.

8. Palerme

Le lendemain, nous retournons au port de Milazzo en ferry. Après avoir récupéré le reste de nos bagages à l'hôtel Petit, nous attendons le bus devant nous emmener à la gare. Nous attendons... Et nous attendons... En plein soleil... Mêmes les Italiens s'impatientent. Le bus survient une heure après ! Mais comme le train pour Palerme a (lui aussi) du retard, nous ne le ratons pas. Nous débarquons à Palerme à 14h30 et prenons possession de notre chambre d'hôtel à une quinzaine de minutes à pied. La décoration fait très palais baroque kitsch.

Nous partons à la découverte de la ville à pied. Palerme est réputé être une ville sale, mais après notre séjour dans le reste de la Sicile, nous ne trouvons pas cela si frappant. En tout cas, un certain nombre de monuments et de palais sont restaurés ou en cours de l'être, ce qui lui rend son lustre d'antan.

Palerme Palerme Palerme

Nous sommes vendredi après-midi et dès à présent, beaucoup de monuments ou musées sont fermés. Cà promet pour le week-end ! Pour visiter Palerme, mieux vaut donc éviter les fin de semaine.

La Chapelle Palatine du Palais des Normands est malheureusement fermée, en restauration. Nous nous rattrapons avec les orario, garnis de magnifiques angelots très expressifs en stuc.

Palerme Palerme Palerme
Palerme Palerme Palerme

Le samedi après-midi, le Giro d'Italie débute à Palerme par un contre-la-montre par équipe. L'ambiance est à la fête, les "Forzia Italia" retentissent dans les rues.

Giro à Palerme Giro à Palerme Giro à Palerme

Accessible en bus, la superbe cathédrale de Montreale, aux murs recouverts de mosaïques d'or, et son cloître aux colonnes richement sculptées, valent la demi-journée d'excursion.

Eglise de Montreale Eglise de Montreale Eglise de Montreale

Enfin, il ne faut pas rater une fin d'après-midi au théâtre des Puppi, de grandes marionnettes articulées traditionnelles. Le spectacle met généralement en scène le roi Charlemagne, Roland et sa dulcinée, les Infidèles, dans des histoires qui mêlent épopée fantastique, combat sanglant, humour et grands sentiments. Même si tout est en italien, un petit résumé de chaque scène est donné en anglais avant le spectacle et on n'a aucun mal à suivre. On passe un très bon moment.

Theatro dei Puppi Theatro dei Puppi Theatro dei Puppi

Le lendemain, c'est déjà le retour pour la France.

Rendez-vous à la page Carnet pratique pour quelques conseils pratiques.



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