Irkoutsk et le lac Baikal

1. Irkoutsk

Nous descendons du train à Irkoutsk, sous un grand soleil et un air plutôt doux. Marie, guide francophone, nous accueille pour une petite visite guidée.

La ville d'Irkoutsk possède un patrimoine culturel et historique important. Fondée en 1651 par les Russes, elle fut tout d'abord une garnison de cosaques pour soumettre les Bouriates, avant de devenir le centre marchand et administratif de la Sibérie orientale. Plus tard, elle abrita les "Décembristes", des officiers de la noblesse russe exilés ici pour avoir tenté en décembre 1825 un coup d'état contre le tsar Nicolas 1er, visant à établir une monarchie constitutionnelle.

Le musée des Décembristes est malheureusement fermé le lundi. Nous arpentons les rues pour découvrir quelqu'unes des maisons traditionnelles en bois. La plupart sont délabrées et sous la menace de démolition pour laisser la place à de grands et moches buildings.

Maison en bois à Irkoutsk Maison en bois d'Irkoutsk Le fleuve Angara à Irkoutsk

Nous admirons aussi quelques églises et les bords du fleuve Angara, relié au lac Baïkal.

Irkoutsk Irkoutsk Irkoutsk

2. Lac Baïkal

En début d'après-midi, nous rencontrons Gary qui sera dans les 2 prochains jours notre hôte / chauffeur. Il nous emmène à Listvianka au bord du lac Baïkal, que nous visitons seuls le reste de l'après-midi. Nous contemplons d'abord les eaux sombres et froides du lac qui s'étend à perte de vue. Le beau temps nous permet d'apercevoir des sommets enneigés au loin. Puis nous commençons la visite de la ville. Listvianka se compose d'un front de mer peu reluisant, envahi d'hôtels kitschs, ainsi que d'un quartier plus résidentiel de petites maisons à l'intérieur des terres. Nous faisons un tour au marché, qui propose essentiellement du poisson séché, et photographions quelques maisons en bois rescapées. Puis, nous nous trouvons un peu désoeuvrés : nous dénichons un coin de verdure avec vue sur le lac et profitons du soleil.

Listvianka Le lac Baikal Marché au poisson (omoul) à Listvianka

Gary vient nous chercher en fin d'après-midi pour nous conduire à sa maison d'hôte : il s'agit d'une isba en bois située au village de Nicolas, sur les hauteurs du lac. La chambre est chaleureuse, toute en bois. Nous profitons d'une bonne douche bien méritée. Le soir, la femme de Gary, Olga, nous a préparé un véritable festin : omoul grillé (une espèce de poisson endémique du lac, proche du saumon) accompagné de patates et d'une salade de tomates et concombres. Malheureusement, Gary et Olga ne savent que quelques mots d'anglais, ce qui ne nous permet pas véritablement de communiquer. Mais nous réussisons tant bien que mal à nous comprendre. Dans le pire des cas, quand nous n'y arrivons pas, Gary téléphone à un ami qui parle anglais et lui fait la traduction ! C'est arrivé une seule fois.


Le lendemain, nous allons apprendre ce que c'est que la Sibérie. Le temps est couvert et une bise glaciale souffle avec force. Gary nous a prévu un programme chronométré. Comme nous le perturbons d'entrée en lui disant que nous avons déjà visité l'église de Listvianka la veille, nous commençons la journée par la visite d'un élevage de chiens de traîneaux à Listvianka. Finalement, c'est plutôt sympa, le fils des propriétaires parle anglais, nous présente ses chiens et nous explique ses activités. Ensuite, nous partons pour une petite randonnée. Le départ se fait derrière le musée limnologique du lac ; une route conduit à une "station de ski" (une remontée mécanique) puis un chemin de terre monte au sommet de la colline. Là, un promontoire donne une vue superbe sur le lac.

Le lac Baikal Le lac Baikal Promenade au lac Baikal

Nous ne sommes finalement pas mécontents que la ballade ait duré moins d'une heure car, malgré notre équipement, nous sommes frigorifiés par le vent et le grésil qui se met à tomber. Nous entamons ensuite la visite du musée du lac. Cette visite consiste essentiellement en 4 ou 5 aquariums de poissons, un bassin avec des phoques nerpa (espèce endémique du lac) à l'air déprimé et trois mammifères empaillés. Mais elle se révèle très intéressante car une dame parlant un anglais irréprochable nous donne de passionnantes explications sur le lac, son histoire, sa formation, sa faune et sa flore. Direction ensuite le musée de l'architecture en bois de Taltsy. Ce musée, en plein air au milieu d'une forêt, contient la reconstitution d'anciens bâtiments sibériens. Les arbres nous protègent heureusement du vent, ce qui fait que la visite n'est pas trop pénible. Plusieurs bâtiments sont fermés et nous découvrons pourquoi : leurs gardiennes sont rassemblées dans la seule maison possédant un poêle.

Temps sibérien Musée de l'architecture en bois de Taltsy

Le soir, nous sommes bien contents de retrouver la chaleur de notre chambre et le délicieux poulet grillé préparé par Olga.

Le lendemain, nous avons quartier libre, nous souhaitons randonner le long du lac. Plusieurs itinéraires sont possibles selon notre guide de voyages ; après discussion avec Gary et Olga, ils nous conseillent Port Baïkal, qui se situe en face de Listvianka, sur l'autre rive du lac. Il faut prendre un ferry pour y aller. Le lendemain, le soleil est heureusement de retour et Olga, trop attentionnée, nous a même préparé une thermos de thé pour nous réchauffer ! La journée s'annonce bonne.

Gary nous emmène à l'embarcadère, vraiment minuscule. Nous sommes quelques uns à scruter les eaux vides, quand surgit un petit bateau de pêcheur : c'est lui, le ferry ! Dans la précipation, nous rappellons à Gary qu'il faut qu'il nous indique l'heure du retour, mais il ne comprends pas. Et voilà le bateau qui part déjà ! Nous préparons une phrase en russe. A l'arrivée, nous la soumettons au matelot, qui indique son capitaine. Difficile de se faire comprendre avec le moteur qui produit un bruit assourdissant. Nous voulons qu'il nous écrive les horaires mais il nous fait des gestes indiquant ici. Bon, nous comprenons qu'il faut revenir ici et qu'on nous remmenera. Nous décidons quand même de ne pas revenir trop tard. La randonnée en aller-retour suit une ligne de chemin de fer longeant le lac, aujourd'hui quasi inutilisée : le Circumbaïkal. Il fait beau et presque doux, la vue sur le lac est sympathique.

Ferry pour Port Baikal Promenade le long de la ligne de train du Circumbaikal Promenade le long de la ligne de train du Circumbaikal

A 17h30, nous sommes de retour au port. Notre bâteau de pêcheur est à quai, le matelot à son bord. Nous lui demandons Listvianka d'un air interrogatif. Il nous répond en russe mais nous ne comprenons bien sûr rien. Il nous fait signe d'aller voir plus loin. Bon. Nous errons sur le port en demandant "Listvianka ?" à plusieurs personnes mais personne ne semble être capable de nous renseigner. Une demi-heure s'écoule. Nous attendons de voir si un bateau arrive mais rien ne se passe. Seul l'alcoolique du village vient nous parler (en russe). Nous retournons voir le matelot, toujours entrain de s'activer sur le bateau, et le fixons du regard d'un air implorant. Au bout de quelques minutes, il ne peut plus faire semblant de ne pas nous voir. Il nous rejoint à terre et se lance dans de grandes explications en russe. Nous comprenons que çà semble plutôt de mauvaises nouvelles pour nous. Finalement, il nous indique de le suivre et nous emmène dans ce qui nous semble être la capitainerie. Il nous abandonne dans un bureau entre les mains d'un jeune occupé jusque là à fabriquer des hameçons. Un jeune ! Parle-t-il anglais ? Et bien non, déception. Lui aussi est dépité de ne pas pouvoir communiquer (dans ces cas on voit très vite les limites des traducteurs de poche) mais heureusement, s'il grommelle de nous avoir sous sa responsabilité, il n'a pas l'air d'avoir le coeur à nous abandonner à notre sort. Après quelques coups de fil qui semblent infructueux, il nous emmène vers des maisons qui bordent le quai. Il y cherche un traducteur de poche en anglais et un homme l'air vieux loup de mer. Grâce aux deux traducteurs de poche Français - Russe et Russe - Anglais, on comprend que la situation est la suivante : la dernière traversée a eu lieu à 17h15 (pas de chance). Le prochain départ pour Listvianka c'est... demain à 06:40. S'ensuit un dialogue de sourd où nous répétons en russe "Lystivianka - aujourd'hui - Gary attend" et eux : "Hotel - demain - 06:40". Là, on rigole quand même moins. Finalement, le jeune se lance dans une nouvelle série d'appels téléphoniques, puis nous repartons. Nous revenons au quai, il nous plante devant un bateau de croisière et nous dit : Listvianka - attendre. Nous attendons. Bientôt, un (vrai) ferry arrive : débarquent des jeunes qui prennent possession du bateau. Le capitaine nous dit en anglais : nous partons pour Listvinka dans une heure. Nous sommes tellement contents que nous écoutons à peine le prix (raisonnable mais 5 fois plus cher que le bateau de pêcheur). Nous attendons patiemment. Au bout d'une heure, nous avons la surprise de voir arriver le train du Circumbaïkal. En sort un groupe de touristes russes qui prennent possession du bateau, nous à leur suite. Ils ont dû affréter ce bateau spécialement pour faire la traversée. Nous avons eu de la chance. 15 minutes plus tard, nous voilà revenu du bon côté du lac, où Gary nous attend avec inquiétude.

Promenade le long de la ligne de train du Circumbaikal Promenade le long de la ligne de train du Circumbaikal Promenade le long de la ligne de train du Circumbaikal

Il nous reste une dernière épreuve avant de profiter d'une nuit de repos bien méritée : se débarrasser des deux guêpes furieuses qui squattent notre chambre.


Le lendemain midi, Gary nous ramène à Irkoutsk. Le train ne part que le soir. Nous posons nos gros sacs à la consigne de la gare et partons nous promener dans la ville. Mais elle ne présente pas d'autres centres d'intérêt que ceux que nous avons pu déjà voir en arrivant. Nous tuons le temps en cherchant un café internet, en flanant au marché central et en nous asseyant au soleil sur un banc du parc central d'Irkoutsk. Nous avons déjà eu l'occasion de l'observer à Moscou : en fin d'après-midi, hommes et femmes de tout âge flânent dans les parcs, une bouteille de bière ou d'alcool à la main. En Russie, çà ne semble pas poser problème. En revanche, on nous lance de drôles de regards quand nous pic-niquons sur ces mêmes bancs. Paradoxal.

Vente de chapeaux au marché d'Irkoutsk En fin d'après-midi dans un parc d'Irkoutsk


A 20h35 heure locale, c'est le départ de notre train pour notre prochaine étape : la Mongolie .



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