La Mongolie

1. Le Transmongolien de Irkoustk à Ulan Baator

Après Irkoutsk, la ligne de train se sépare en trois. Le Transsibérien proprement dit continue sa traversée de la Sibérie pour atteindre Vladivostok au bord de la mer du Japon. Le Transmandchourien suit encore un peu la ligne du Transsibérien avant de franchir la frontière russo-chinoise pour rejoindre Pékin via Haerbin. Le Transmongolien traverse du nord au sud la Mongolie avant d'entrer en Chine et de rallier son terminus, Pékin. C'est ce dernier trajet que nous effectuerons.


20h35 : le train n°362 à destination d'Ulan Baator, la capitale mongole, s'ébranle. Nous sommes seuls dans notre compartiment de 4. Le train est beaucoup plus touristique que celui que nous avons emprunté de Moscou à Irkoutsk : la moitié de notre wagon est constituée de touristes anglophones. Nous profitons du rouli du train pour nous endormir.

Le lendemain, en nous réveillant, c'est le choc : nous sommes entrés dans un autre monde. Fini les bouleaux et les mélèzes qui nous accompagnaient depuis plus d'une semaine : en une nuit, la forêt est devenue une prairie aride parsemée de maigres arbustes. La plaine s'est hérissée de monts escarpés. Seules subsistent les isbas en bois avec leur volets colorés. Elles ont l'air totalement incongrues au milieu de ce paysage.

La Bouriatie La Bouriatie La Bouriatie

Au bout d'un moment, arbustes, isbas et montagnes s'effacent, laissant place à une plaine morne et brûlée par le soleil. Au bord de la voie, les visages ont tous les traits asiatiques. La Mongolie s'annonce.

La Bouriatie La Bouriatie La Bouriatie

Dans le train, la routine habituelle s'installe : lecture, jeu, thé, Big Bon.

Dans le Transmongolien Dans le Transmongolien C'est bon le Big Bon !

Si le train semble au premier abord plus moderne, il se révèle au final bien moins confortable que le précédant. Les couchettes sont plus dures, les rangements moins pratiques, les dossiers trop droits font mal au dos. Vers midi, nous atteignons la ville-frontière russe de Naouchki. Les wagons finissant leur périple à Naouchki sont détachés du train. La locomotive s'en va. Il s'avère que seul notre wagon va continuer sa route jusqu'à Ulan Baator. Puis il ne se passe rien. L'attente commence. Sur les horaires, il est indiqué que le train repart de Naouchki 6 h plus tard. Y-a-t-il une histoire de décalage horaire ? Et bien non : renseignements pris auprès de la prodnovista, qui maîtrise quelques rudiments d'anglais, c'est bien 6 h que nous allons passer dans cette ville frontière. Comme notre pauvre wagon sans locomotive ne peut pas partir bien loin sans nous, nous sortons de la gare explorer les environs. A part une supérette et un marché composé de 3 cahutes, il n'y a rien aux alentours. Nous retournons dans notre compartiment et nous occupons comme nous pouvons. Et durant tout ce temps, les toilettes sont fermés car la chasse est constituée par une évacuation directe sur la voie. Pas très pratique quand on reste à quai.

En gare de Naouchki En gare de Naouchki En gare de Naouchki

Au bout de 4h, çà commence à s'agiter un peu. De nouveaux passagers montent dans le train. Une femme russe et sa fille nous rejoignent. Il s'agit de commerçants qui traversent la frontière et font le plein de marchandises, moins chères côté mongol que côté russe. Elles quitteront le train à Soukhe-Bator, la ville frontière mongole. Des policiers russes nous distribuent plusieurs papiers à remplir, fouillent les sacs, contrôlent les passeports. Ils restent de nombreuses minutes à scruter chaque visage et à le comparer à la photo du passeport. Vu leur air patibulaire, on ne pense pas trop à rire pendant cet examen.

C'est enfin fini ! Le train s'ébranle, c'est la queue aux toilettes qui sont enfin ré-ouverts. Nous roulons une bonne vingtaine de minutes avant de nous immobiliser à nouveau : c'est la gare-frontière mongole ! Nous voici reparti pour une nouvelle séance de 2h de paperasses à remplir - fouille de sac - contrôle de passeport. Le douanier mongol est nettement plus sympathique et se fend d'un "Welcome to Mongolia" que nous apprécions.

2. Ulan Baator

A 06h heure locale, le train-wagon atteint son terminus, Ulan-Baator. Sur le quai, notre guide mongole francophone, Erkegul, nous attend. Elle nous emmène directement à l'hôtel, où nous profitons de la douche et d'un lit très confortable pour emmagasiner quelques heures de sommeil en plus. Après le petit-déjeuner, nous partons avec Erkegul à la découverte de la capitale mongole. La ville est un mélange de buildings soviétiques sévères, de nouvelles constructions modernes, et de vieilles bicoques délabrées, dans une atmosphère de poussière et de pollution. Nous avons clairement atteint l'Asie : plus aucun trait européen parmi les visages, à part ceux des touristes. Erkegul nous indique qu'il n'y a d'ailleurs pas moyen de distinguer de façon certaine un Mongol d'un Chinois, à part la langue. La langue mongole est très apre et gutturale ; la langue chinoise chuintante.

Nous commençons par la toute moderne place du Parlement. En bonne place, trônent les statues de Genghis Khan et de cavaliers mongols. Genghis Khan est partout : statues, billets de banque, souvenirs, nom de places, de rues, de plats, bouteille de vodka, de biere, j'en passe et des meilleurs. Exacerber ce passé glorieux est-il un moyen pour le gouvernement mongol de tenter de créer une conscience nationale afin que le pays maintienne son indépendance face aux deux géants qui le cernent : la Russie et la Chine ?
Devant la statue de Genghis Khan du Parlement, une noce vient se faire immortaliser. Plusieurs invités portent le vêtement traditionnel mongol, une sorte de long manteau à larges manches, serré à la taille par une ceinture.

Ulan Baator Noce devant la statue de Genghis Khan du Parlement à Ulan Baator Vêtement traditionnel de Mongolie

Nous visitons ensuite le musée national d'histoire mongol. Il est vraiment très intéressant et les explications sont traduites en anglais. Outre l'histoire de la Mongolie, il présente une belle collection de vêtements traditionnels de Mongolie. La Mongolie est en effet peuplée de plusieurs ethnies, chacune avec ses coutumes et ses tenues traditionnelles. Erkegul appartient à l'ethnie kazak, majoritairement musulmane, située à l'ouest de la Mongolie.

A midi, nous mangeons dans un restaurant servant des spécialités mongoles. La nourriture est principalement à base de mouton. Nous goûtons à deux soupes, l'une composée d'un bouillon avec des morceaux de mouton cuit, l'autre de lait chaud avec des raviolis chinois fourrés à la viande de mouton. C'est très bon.

Pour se déplacer à Ulan Baator, pas de souci : il suffit de se poster au bord de la route et de tendre la main. Une voiture viendra bientôt s'arrêter. Ces taxis non officiels cherchent à se faire un peu d'argent en transportant les gens. Le prix n'est pas négocié : le tarif au km est fixe, clients et chauffeurs connaissent à peu près le nombre de km parcourus. Nous en prenons un pour nous rendre au plus important monastère bouddhique de Mongolie, Gandantegchinlen.

Moine bouddhiste au temple de Gandantegchinlen Monastère de Gandantegchinlen Moines bouddhistes au temple de Gandantegchinlen

En périphérie de la ville, les hauts immeubles font place à un fouillis de bicoques en bois ou en brique et... de yourtes entourées de palissades. Erkegul nous explique que les nomades décidant de s'installer définitivement en ville n'ont tout d'abord pas les moyens de se payer un appartement. Ils plantent donc leur yourte sur des terrains vagues autour de la ville. D'année en année, la ville s'étend de manière tentaculaire. Elle compte actuellement 1/3 de la population du pays, soit environ 800 000 personnes !

C'est déjà la fin de l'après-midi. Nous partons écouter un spectacle de chants et de danses traditionnels. D'habitude nous ne sommes pas fan de ce type de spectacle, mais il s'avère plutôt intéressant : nous découvrons un instrument de musique typique de Mongolie, une vielle à tête de cheval, et surtout le khoomi, un chant guttural polyphonique, c'est-à-dire qu'un soliste produit deux ou trois lignes vocales distinctes simultanément. Impressionnant.


Homme en costume traditionnel Viele mongole Genghis Khan forever

3. Randonnées dans les Monts Khentii

Le lendemain matin, c'est le transfert vers le point de départ de notre randonnée de 4 jours. Après avoir récupéré notre cuisinière, Tsataan, notre minibus plein à craquer de tentes, de provisions et de matériel de cuisine, se dirige vers l'est. Nous traversons le parc national du Terelj : en route, nous apercevons de nombreux campements de yourtes pour touristes, déserts en cette saison. Nous continuons plus loin ; deux heures après avoir quitté Ulan Baator, nous voici dans les monts Khentii, au village de notre guide local Tounga. Yourtes traditionnelles et maisons de bois composent ce village. Nous sommes accueillis par un bol de lait chaud et des petits gâteaux que l'on tartine de crème fraîche. Pendant ce temps-là, Tounga et sa fille chargent deux attelages de boeufs qui porteront nos affaires et nous seront bien utiles pour traverser les gués. Et c'est le départ ! Les boeufs s'ébranlent. L'un des attelages est conduit par la fille de Tounga, l'autre par Tsaatan : en bonne fille de la ville, elle n'a pas l'habitude de diriger un boeuf et celui-ci en profite pour flâner, partir en tout sens ou démarrer en sprint. Nous nous payons de franches rigolades jusqu'à ce que notre guide, ayant pitié d'elle, attache son attelage à celui de sa fille.

Préparation du trek chez notre guide local Trek dans les Monts Khentii L'attelage de boeuf

Nous sortons d'un sous-bois pour atteindre la steppe : c'est la Mongolie telle qu'elle est présentée dans les catalogues de voyage. Larges plaines d'herbe rase entourées de montagnes boisées. Yourtes disséminées çà et là. Troupeaux de chevaux qui partent au galop. Le soleil magnifie les couleurs d'automne.

Trek dans les Monts Khentii Yourte Trek dans les Monts Khentii

Un cavalier surgit soudain : il rassemble son troupeau de chevaux. Très à l'aise, il semble ne faire qu'un avec sa monture. Il nous dépasse dans le grondement des sabots de son cheval au galop. Nous reprenons notre route, marchant comme dans un rêve, le vent dans les cheveux et l'esprit ivre des étendues immenses.

Trek dans les Monts Khentii Trek dans les Monts Khentii Trek dans les Monts Khentii

Nous établissons notre campement parmi de petits arbres qui nous protègent du vent, en bordure de rivière.

Trek dans les Monts Khentii

Dès que le soleil est couché, la température chute brutalement : nous apprécions alors le bouillon aux légumes, la viande chaude et les pâtes que cuisine Tsaatan. Tounga régale son assistance d'histoires, que Erkegul nous traduit de temps en temps.

Le lendemain, du givre a recouvert d'une pellicule blanche la steppe jaunie et nos tentes. Des nuages noirs obscursissent le ciel, quelques flocons tombent, heureusement très peu de temps. Erkegul nous indique que la neige n'est pas inhabituelle en cette saison. Nous partons avec Erkegul et Tounga pour une randonnée à la journée.

Trek dans les Monts Khentii Trek dans les Monts Khentii Trek dans les Monts Khentii

Nous contournons une chaîne de monts avant d'en gravir un. Au sommet, nous avons des vues magnifiques sur la steppe et les montagnes alentours. Les monts Khentii sont la région d'origine de Ghengis Khan.

Trek dans les Monts Khentii

Heureusement, le temps va en s'améliorant et des éclaircies produisent quelques jeux de lumière magnifiques sur les mélèzes aux épines dorées.

Trek dans les Monts Khentii Trek dans les Monts Khentii Trek dans les Monts Khentii

Nous suivons un vallon en pente douce, quand, au détour d'une courbe, nous dérangeons un clan de vautours en plein repas: une carcasse de vache. Les Mongols estiment que la bête a été tuée par un loup tôt ce matin. Brrr. Nous passons notre chemin rapidement. Au sommet suivant, nous profitons d'une vue panoramique sur la steppe où nous avons établi notre campement.

Trek dans les Monts Khentii

Nous piquons droit dans la pente pour rejoindre notre campement où nous attend un bol de thé et de la confiture aux myrtilles maison. Le soir, Tsaatan nous a préparé un plat typiquement mongol : du khuu chuur, sorte de beignet fourré à la viande de mouton.


Après une nuit très froide, nous avons la surprise de nous réveiller sous la neige ! Et contrairement au jour précédent, çà ne va pas en s'améliorant : après le petit déjeuner, il neige à très gros flocons.

Trek dans les Monts Khentii Surprise : le campement sous la neige Sous la neige

Tounga nous propose deux programmes : faire une balade à la journée et camper encore un jour ici ; ou bien revenir au village (qui n'est finalement qu'à un jour de marche) et dormir sous sa yourte chauffée. Laisse-moi réfléchir... Nous choississons la yourte chauffée bien sûr ! Nous chargeons les boeufs sous les flocons, et nous voilà partis. En cours de chemin, Tounga laisse partir les boeufs par la route de l'aller et nous fait bifurquer. Nous pensons qu'il s'agit d'un raccourci. Mais bientôt, nous voilà entrain de gravir un mont, de la neige jusqu'aux genoux. Aaaargh !! On aurait dû lui dire que nous aurions préféré rentrer le plus directement possible !

Sous la neige Sous la neige Randonnée en Mongolie sous la neige

Le pire, c'est que cet itinéraire bis passe à côté de nombreuses yourtes. Et les yourtes sont gardées par des chiens TRES méchants ou en tout cas, très impressionnants. Jusqu'à présent, nous étions passés suffisamment loin pour que les chiens aboient à distance. Mais là, ils ne se privent pas pour nous foncer dessus, crocs découverts, et pour passer par derrière en faisant claquer leur machoire pour nous impressionner (et ils y arrivent). Erkegul, aussi effrayée que nous, se munit pour l'occasion d'un gros bâton. Seul Tounga est d'un calme olympien, couvre nos arrières et renvoie les chiens d'un geste dédaigneux et d'un grand éclat de voix (çà marche mais seulement pour quelques minutes avant que les chiens ne reviennent nous harceler). Dans les catalogues de voyages, il est indiqué que les Mongols sont très hospitaliers et vous accueillent volontiers dans leur yourte. Je dis oui, mais seulement si vous arrivez à atteindre le seuil de la yourte vivant !!!

La neige continue de tomber bien régulièrement. Nous arrivons enfin en vue de la grosse rivière proche du village de Tounga. La fille de Tounga devrait être là pour nous faire traverser avec les boeufs : personne... Nous attendons, de toute manière déjà trempés jusqu'aux os. Mais pas trempés au point de traverser la rivière glaciale à pied. La fille de Tounga arrive enfin. Elle nous amène des chevaux ! Nous effectuons donc les quelques kilomètres restant à dos de cheval, ce qui nous fait oublier le froid, la neige et les chiens. Tounga possède une yourte spécialement prévue pour les invités. Nous nous y installons et profitons du poêle pour sécher. L'intérieur de la yourte ressemble à une vraie maison : meubles, lits, tables, chaises ; si ce n'est que les murs sont recouverts de feutre. Même les nomades les plus isolés possèdent tout le confort moderne : électricité grâce à des panneaux solaires, télévision grâce aux paraboles, téléphones portables. Il n'y a que les sanitaires, un trou dans une cabane en bois, qui pourraient être améliorés. Nous passons une nuit très agréable, au chaud.

Passage d'un gué Passage d'un gué Partie de cartes sous la yourte

Le lendemain, le soleil est de retour ! Nous partons pour une randonnée à la journée dans les monts autour du village. Le chien de Tounga nous accompagne pour la journée. Il est gentil avec nous car il a vu Tounga nous autoriser à franchir le seuil de sa yourte. Mais si un inconnu passe à proximité, il déboule en aboyant aussi férocement que ses congénères.

Yourte sous la neige Yourtes sous la neige Trek dans les Monts Khentii

La ballade est riche en beaux points de vue et serpente parmi des rochers aux formes bizarres. Nous croisons plusieurs cavaliers mongols. Erkegul nous explique que Tounga constitue une exception parmi les guides mongols : il aime marcher, alors que les autres guides cheminent à cheval même quand ils accompagnent des visiteurs à pied. Il connaît très bien les possibilités de randonnée de sa région.

Trek dans les Monts Khentii Trek dans les Monts Khentii Trek dans les Monts Khentii

En fin de ballade, nous passons près d'une yourte gardée par deux chiens particulièrement agités. Les occupants sont dehors et nous regardent passer, mais ce n'est pas pour autant qu'ils rappellent leurs bêtes. Heureusement, celles-ci s'occupent à courir après le chien de Tounga pour lui faire un mauvais sort et ne s'intéressent pas à nous. Il s'en sort sans trop de mal grâce à quelques interventions de son maître, mais il a eu chaud. Tounga nous explique que les chiens de cette yourte gardent les troupeaux l'hiver et se battent régulièrement avec des loups...

Nous finissons la journée par quelques parties de carte sous la yourte. Tounga nous offre du fromage sec mongol. Cà, pour être sec, il est sec. Il faut d'abord le sucer pour le ramollir avant de tenter de le mordre, sous peine d'y perdre quelques dents. Mais le goût ressemble aux fromages de chèvre de chez nous.

Le lendemain, c'est le retour à Ulan Baator. Notre minibus se fait attendre. Au bout de deux heures de retard, Erkegul et Tounga se lancent à la recherche d'un véhicule de rechange. Ils finissent par dégotter un propriétaire de 4X4 qui veut bien nous emmener à la capitale. Le minuscule coffre du 4X4 est rapidement plein à craquer jusqu'au plafond du matériel de camping et de cuisine. Nous nous retrouvons à 4 sur la banquette arrière. Et pour être sûr que nous sommes bien calés, nos gros sacs sont posés sur nos genoux. Le retour paraît interminable et les nombreux nids de poule de la route n'arrangent pas les choses. Nous sortons tous de là complètement cassés. Nous faisons nos adieux à Tsaatan et Tounga (qui nous a accompagnés à Ulan Baator). Après une douche à notre chambre d'hôtel, nous partons avec Erkegul faire un peu de shopping ; d'abord au marché puis dans le magasin d'état. Nous faisons aussi quelques provisions de nourriture pour le train. Nous ne sommes pas encore lassés du mouton et nous dînons avec Erkegul dans un restaurant mongol. Le jour suivant, nous voilà déjà sur le quai de la gare à faire nos adieux à Erkegul. Grâce à son français excellent, nous avons eu l'occasion de beaucoup échanger avec elle. Nous quittons avec retrait la Mongolie.

4. Le Transmongolien d'Ulan Baator à Datong

Nous embarquons dans le train n°24, en provenance de Moscou et à destination de Pékin. Il est encore plus touristique que le précédent. Des Français logent dans des compartiments juste à côté. Néanmoins, nous nous retrouvons avec des Mongols. Ils ne parlent pas anglais, nos échanges se limitent à quelques politesses. Le train parcourt la steppe. Puis les montagnes cèdent la place à une plaine déserte qui s'étend à perte de vue ; la terre devient sable ; les chameaux remplacent les chevaux. C'est le domaine du désert de Gobi.

Lors d'un arrêt du Transmongolien Désert de Mongolie Chameau en Mongolie

Le wagon est tenu par un Chinois grassouillet. Contrairement à la prodnovista russe, on ne peut pas dire qu'il met du coeur à l'ouvrage. Sa tenue est débraillée. Le wagon et les toilettes sont à peine propres. Il s'est approprié pour son usage personnel les sanitaires juste à côté de sa cabine, ce qui laisse un unique toilette pour tout le wagon. Le samovar ne fonctionne pas. En début de soirée, nous arrivons à la frontière mongole. Cette fois-ci, ce sont les marchands mongols qui montent dans le train pour faire leurs emplettes en Chine. Nous restons arrêtés plus de 2 h à la frontière mongole pour les 3P "paperasses - passeports - perquisition". Et là, c'est le drame. Au re-démarrage du train, notre Chinois refuse de ré-ouvrir les toilettes et a même fermé les liaisons avec les autres wagons. Panique au sein de la gente féminine. Il échappe aux imprécations en disparaissant dans sa cabine. Nous voilà à Erlian, la ville frontière chinoise. Nous allons y rester plus de 4 h. D'abord, les 3P. Ensuite, comme les Chinois et les Russes ont eu la bonne idée de ne pas choisir le même écartement des rails de train, nous devons changer les boogies.

Changement des boogies à la frontière sino-mongole Changement des boogies à la frontière sino-mongole

Nous nous arrêtons finalement à quai à Erlian. Notre tortionnaire nous laisse sortir. A peine sur le quai, le train s'en va. Bon, une priorité à la fois. C'est la ruée aux toilettes de la gare, qui sont malheureusement impraticables pour les âmes sensibles. Durant tout notre parcours, Russes et Mongols étaient unanimes pour traiter les Chinois de tous les noms possibles. On comprend parfois pourquoi. De retour sur le quai, le train est heureusement revenu. Notre "responsable" de compartiment est bien sûr le seul à ne pas avoir sorti le marche-pied et comme la communication avec les autres wagons est verrouillée, nous devons remonter dans le wagon en nous hissant à la force des bras.

Bienvenu en Chine !




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